Communiqué: Des Montréalais et Montréalaises arrachent la clôture du Centre de détention de l’immigration

Montréal, 12 août 2013 — Des Montréalais et Montréalaises ont spontanément arraché une partie de la clôture entourant le Centre de détention de l’immigration à Laval hier, dans un moment de rage collective.

Plus tôt dans la journée, une centaine de personnes s’étaient rassemblées à l’ombre du mur, en solidarité avec ceux et celles qui ont été détenuEs et déportéEs. Des silhouettes représentant des êtres chers dont nous avons été séparés et des bannières colorées ont été accrochées à la clôture. Des messages de solidarité en arabe, hongrois, espagnol, ourdou, anglais et français ont été lus dans un mégaphone, pendant que des morceaux de vêtements ont été suspendus tout le long du mur, symbolisant l’expérience violente vécue par les personnes qui traversent des frontières partout dans le monde.

Pour s’assurer que les heures de visite puissent avoir lieu, les manifestantEs se sont retiréEs à un endroit gazonné pour faire un pique-nique au soleil, avec de la nourriture, de la musique et des discours. Pendant le pique-nique, quelqu’un à l’intérieur a informé les organisateurs et organisatrices que, à cause de la manifestation, les heures de visites avaient été annulées pour toute la journée et que les prisonniers et prisonnières avaient été puniEs en ayant leur période de prière et leur droit de fumer révoqués et en étant confinéEs dans leurs chambres.

Les participantEs ont été indignéEs que le centre de détention tente d’isoler et de réprimer encore plus les détenuEs, simplement parce qu’ils et elles avaient du soutien de personnes de l’extérieur.

“Nous dénonçons cette tentative de dissuader les gens de démontrer leur solidarité et de créer des divisions entre les luttes à l’intérieur et à l’extérieur” affirme Amy Darwish, une des organisatrices.

GuidéEs par de la musique et criant des slogans à tue-tête, les manifestantEs sont donc retournéEs au mur. EnragéEs, ils et elles ont commencé à marteler la clôture qui, sous les coups de leur colère, s’est effondrée au sol. Selon une autre organisatrice, Leah Freedman, “c’était un moment politique, où nous avons cessé de suivre un plan pré-établi et sommes devenuEs un mouvement”. (Photo : http://bit.ly/16Ew8Lm)

Une des animatrices de l’événement, Farha Najah Hussain a dit : “Je quitte cet endroit pleine de rage, mais aussi enthousiaste, après avoir vu un mur être arraché et tomber, en espérant que les gens “à l’intérieur” ont ressenti notre solidarité. J’ai confiance qu’un jour toutes les prisons seront éliminées, les clôtures barbelées arrachées et les frontières effacées. Un jour, il n’y aura plus les personnes qui sont “à l’intérieur” et celles “à l’extérieur”. Un jour nous allons pouvoir être ensemble. En attendant ce moment, la lutte pour la justice et la dignité continue.”