Anasztazia Szilagyi, son mari Dezso Nemeth et leurs deux enfants Mark (21) et Mercedesz (10) pourraient être déporté-es vers la Hongrie le 28 janvier. La cour fédérale va entendre leur demane pour un sursis d’expulsion mardi le 27 janvier. Restez à l’écoute pour d’autres actions en solidarité lundi et mardi.
- Resumé de leur histoire ici
- Déclaration d’Anasztazi ici
- Couverature de médias ici
Comment aider :
>> Écrivez au Ministre fédéral de l’immigration Chris Alexander et au Ministre fédéral de securité publique Steven Blaney et demandez eux d’arrêter l’expulsion de cette famille et les donner un statut permanent. À remarquer qu’on n’a pas donné une Évaluation des risques avant renvoi à la famille et que la famille a déposé une demande de résidence permanente pour motifs humanitaires.
COORDONNÉES : E-Mail: Minister@cic.gc.ca ou Chris.Alexander@parl.gc.ca ou Fax: 613-996-1289 or Fax: 905-426-9564
Email: steven.blaney@parl.gc.ca and blanes1b@parl.gc.ca or Fax: 418-830-0504
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Montréal, 13 janvier 2015 – Une famille réfugiée rom habitant à Montréal depuis trois ans pourrait être déportée avant la fin janvier, ce qui forcerait les membres de la famille à retourner vers un pays où ils ont fait face à des violences racistes avec leur fille de 10 ans. La déportation séparerait aussi la famille de leurs enfants adultes qui ont été acceptés en tant que réfugiés l’an dernier. L’Immigration refuse de donner une Évaluation des risques avant renvoi (ÉRAR) à la famille parce que le gouvernement conservateur sous-tend que la Hongrie est un pays sécuritaire.
« La liste de « pays d’origine désignés », établie en décembre 2012, crée un système d’immigration à deux vitesses. Si la Hongrie n’était pas sur cette liste, la famille Nemeth aurait pu soumettre une ÉRAR à partir du mois de mai 2014. À cause de cette liste, la famille ne sera pas éligible avant mai 2016, » affirme l’avocat de la famille, Me Éric Taillefer.
Me Taillefer a obtenu un « sursis au renvoi » auprès de la Cour fédérale pour une autre famille hongroise rom en juin dernier.
Les membres de la famille Nemeth ont quitté la ville hongroise de Sarhida pour le Canada en novembre 2011.
« Nous ne voulions pas quitter la Hongrie, mais nous devions venir au Canada, » a dit Anasztazia. « Nous avons été ciblé-es par la montée de la violence raciste en Hongrie parce que nous sommes Roms. Nous avons eu peur pour la vie de nos enfants, et pour la nôtre. »
« Un jour, mon fils est arrivé de l’école et il était noir et bleu, couvert de bleus. Après ça, il a refusé de retourner à l’école, » a dit Anasztazia.
La jeune Mercedesz a aussi vécu l’harcèlement à l’école, de la part d’étudiant-es comme d’enseigant-es.
En 2012, un an après que la famille Nemeth soit venue au Canada, les deux fils aînés de Anasztazia et Dezso, toujours en Hongrie, se sont faits tirer des pierres à leur maison par des gens qui prononçaient des insultes anti-roms et des menaces de mort. Suite à cet incident, ils sont partis pour rejoindre leur famille au Canada.
Tandis que les deux aînés ont éventuellement été acceptés comme réfugiés en juin 2014, la demande d’asile de leur mère, de leur père et de leurs deux frères a été refusée en mai 2013.
« Le fait que les deux fils aînés aient été acceptés montre que les représentant-es de la Commission du statut de réfugié ne sont pas d’accord avec l’opinion du gouvernement conservateur selon laquelle la Hongrie serait un pays sécuritaire pour les Roms, » a dit Leah Freedman, pour Solidarité sans frontières.
« Dans ses déclarations, ce gouvernement présume que les Roms ne sont pas un groupe persécuté en Europe, les dépeignant en tant que « faux réfugiés » et tentant de les décourager à soumettre une demande d’asile au pays. Or, avec la montée des mouvements d’extrême droite en Europe, les Roms continuent à faire face à la persécution, la haine et la violence de façon répandue, » affirme Dafina Savic de l’organisme de défense des droits des Roms basé à Montréal, Romanipe. « Jusqu’à aujourd’hui, les discours haineux contre les Roms sont non seulement ignorés mais aussi encouragés. »
« Toute notre vie est à Montréal, nos enfants et nos petits-enfants, » a dit Anasztazia.
Mercedesz a eu la chance d’avancer à l’école et sent que sa communauté la tient à cœur. Elle parle et écrit le français couramment. Elle ne sait pas lire ou écrire en Hongrois.
La famille a déposé une demande de résidence permanente pour motifs humanitaires, mais elle a peur d’être déportée avant de recevoir une réponse.
Lisez la déclaration complète d’Anastaszia ici.
Mise en contexte du racisme contre les Roms en Hongrie ici.
Un statut pour tous et toutes! Non aux déportations!