Montréal, le 6 décembre 2013 – Une Montréalaise qui suit présentement des traitements de chimiothérapie pour un cancer de l’ovaire de stade 3 fait face à la déportation vers le Mexique le 10 décembre prochain, la journée internationale des droits humains.
Evelia Castrejon Santoyo, 47 ans, est originaire du Mexique et vit à Montréal depuis plus de cinq ans. Elle a appris récemment que l’Agence des Services Frontaliers du Canada (ASFC) veut la déporter malgré sa condition de santé qui met sa vie en danger. Elle a eu un traitement de chimiothérapie lundi dernier, le 2 décembre, et doit recevoir d’autres doses dans les prochaines semaines.
Dans une lettre écrite le 30 octobre dernier, son médecin traitant, Suzanne Fortin, onco-gynécologue à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont écrit : « Dans le cas de la déportation de la patiente, je crains qu’elle ne puisse recevoir les soins [nécessaires] et que tous les efforts déployés pour sauver cette vie humaine soient vains. »
« J’ai très peur de mourir si on me déporte vers le Mexique. Contrairement à ce qu’affirme l’ASFC, mon traitement sera retardé, ce qui mettra ma vie en danger. Je n’ai absolument rien là-bas, pas de travail, pas d’endroit où habiter, pas un sou, même pour payer ma nourriture. J’ai besoin de terminer mes traitement ici, sans inquiétudes et entourée de mes proches qui prennent soin de moi», a déclaré Mme Castrejon Santoyo.
Marjolaine Boutin-Sweet, députée fédérale d’Hochelaga, et Amir Khadir, député provincial de Mercier, font partie des personnes supportant publiquement Mme Castrejon Santoyo. « J’en appelle au Ministre de l’Immigration de faire preuve d’empathie et d’humanité », a déclaré M. Khadir.
Romina Hernandez, du Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants, a dit : « Nous demandons au Ministre de l’Immigration Chris Alexander, au Ministre de la Sécurité publique Steven Blaney et à la Cour Fédérale d’intervenir afin de régulariser le statut migratoire de Mme Evelia Castrejon Santoyo et de lui permettre de rester au Canada pour des raisons d’ordre humanitaire. Nous demandons également à la Ministre de l’Immigration du Québec, Diane de Courcy, de faire pression sur le gouvernement fédéral afin qu’il lui permette de demeurer ici. »
Dans une situation similaire, Mme Ouacila Djemai, originaire de l’Algérie, s’est vue accorder un sursis de déportation le 21 novembre dernier pour terminer ses traitements de cancer ici à Montréal.
Selon Anne-Marie Gallant de Solidarité Sans Frontières : « Mme Castrejon Santoyo a courageusement fait face à tellement de formes de violence en cherchant la justice et la paix pour elle et sa famille. Interrompre ses traitements médicaux est une forme de violence supplémentaire qu’elle subit, cette fois de la part de l’ASFC. »
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Contact : Anne-Marie Gallant, Solidarité Sans Frontières (514) 527-8700