Les médias ont rapporté hier que M. Trudeau est sur le point de présenter un programme de régularisation, mais que seul.e.s les réfugié.e.s ayant travaillé dans le secteur de la santé pendant la pandémie y auront droit. Les autres personnes réfugiées, les personnes migrantes sans papiers, les étudiant.e.s, les travailleurs et travailleuses étrangers temporaires, les soignant.e.s et bien d’autres personnes en sont exclus, comme si ces personnes n’étaient pas essentielles. Nous vous invitons à lire les commentaires de plusieurs de nos amis et voisins exclus du programme (ci-dessous).
Cette politique n’est pas une loi, mais le contexte actuel représente une occasion sans précédent de faire pression pour demander que le programme de régularisation soit élargi pour inclure tout le monde, sans exception. Un statut pour toutes et tous! Chaque personne est essentielle.
Joignez-vous aux personnes migrantes dont le statut est précaire en communiquant par téléphone ou par courriel avec les député.e.s, avec le ministre de l’Immigration et le premier ministre du Canada AUJOURD’HUI (le jeudi 11 juin) et DEMAIN (le vendredi 12 juin). (Détails ci-dessous.)
Signez la pétition pour un statut pour toutes et tous :
https://docs.google.com/forms/d/1kudWXQhcZyjhISWgkB61mXAx2bjXopCvD_m6ZiuPXi8/
Notez la date : la Marche pour un statut pour toutes et toutes! Tout le monde est essentiel! aura lieu le samedi 4 juillet à 11h au Carré Émilie Gamelin (métro Berri-UQAM). Détails à venir.
APPELS & COURRIELS
1) Justin Trudeau
https://pm.gc.ca/en/connect/contact
justin.trudeau@parl.gc.ca
<mailto:justin.trudeau@parl.gc.ca>Bureau de la colline : 1 613-995-0253
Bureau de circonscription : 1 514-277-6020
2) Ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Marco Mendicino
Marco.Mendicino@parl.gc.ca
<mailto:Marco.Mendicino@parl.gc.ca>Bureau de la colline : 1 613-992-6361
Bureau de circonscription : 1 416-781-5583
3) Votre député-e fédéral-e, trouver leur contact ici: https://www.noscommunes.ca/Members/fr
Exemple de message :
J’appelle au sujet du programme de régularisation que le gouvernement est sur le point de présenter. Ce programme est arbitraire, incohérent et injuste. Il exclut de nombreuses personnes. Il devrait être élargi pour inclure tout le monde. Tout le monde est essentiel.
Réactions de membres de Solidarité sans frontières exclus du programme de régularisation :
« Je travaille comme garde de sécurité en production alimentaire. Mon travail, c’est de m’assurer que les personnes respectent les règles de distanciation sociale, d’hygiène des mains, etc. du gouvernement. J’ai travaillé tout au long de la crise, parfois plus de 40h par semaine. Je m’expose à de nombreuses personnes et me mets à risque. J’utilise les transports en commun pour aller travailler tous les jours, parce que je n’ai pas le choix. Pendant que les citoyen.ne.s et les résident.e.s permanent.e.s peuvent rester à la maison et recevoir l’aide d’urgence, je dois prendre des risques pour aider à nourrir la population. Nos patrons nous traitent comme des héros, ils nous envoient des messages d’encouragements et de remerciements. Mais le gouvernement nous a exclus du programme de régularisation. » Karim est un demandeur d’asile dont la demande a été refusée. Il cherche à être régularisé.
« Depuis que je suis au Canada, je travaille dans les services essentiels. J’ai toujours fait de l’entretien ménager. Avant, pendant et après la pandémie. Si je ne m’étais pas retrouvée sans papiers, je serais bénéficiaire de cette loi qui va privilégier les travailleurs demandeurs d’asiles oeuvrant dans les services essentiels. Moi je suis ici depuis des années. Je ne suis pas venue par le Chemin Roxham. Je ne suis pas une nouvelle demandeuse d’asile. Mais je pense que je mérite aussi d’avoir la résidence permanente. Mon travail, mon sacrifice n’est pas reconnu parce que je suis sans papiers ou que je ne réponds pas aux critères actuels. Ceux que vous voulez remercier font du bon travail. Moi aussi, j’étais comme eux, mais la COVID n’existait pas. Alors je demande aux gouvernements de ratisser large. Je pense aussi aux milliers de personnes qui sont bannies du système. Pourtant nous vivons et travaillons aussi pendant cette pandémie. Nous réclamons la résidence permanente pour tous et toutes!», affirme Florence.
« Ça fait 8 ans que je suis au Canada avec ma mère. La pression que nous avons eu de quitter notre pays a causé un AVC chez ma mère. Elle est paralysée du côté droit. Moi aussi j’ai travaillé dans une résidence pour personnes âgées, moi aussi j’étais la femme à tout faire pendant 7 ans. Moi aussi j’ai contribué à l’économie du Canada, et j’ai acquis de l’expérience au Québec. Pourquoi nous exclure? Où sont les valeurs humaines du Canada, dans cette décision de régulariser certaines personnes? Que deviendront ma mère et des milliers de personnes comme nous? Nous avons le droit de vivre comme les autres, sans peur, sans injustice et sans discrimination. Nous sommes tous essentiels.» – Lili, une réfugiée refusée, actuellement sans papiers.
« Personne ne choisit de quitter son pays par plaisir, de recommencer sa vie de zéro, de ne pas savoir si elle sera acceptée ou non. Personne ne choisit de vivre la vie stressante que nous vivons quotidiennement, Nous trouvons quand même la force de travailler et d’aider nos familles, ici ou dans nos pays. Certains d’entre nous font le travail le plus difficile, souvent refusé par les Canadiens. Nous devons accepter les défis, les mauvais traitements et les injustices, parce que vous n’avez pas pensé à nous. Vous avez décidé que seuls certains d’entre nous méritent la résidence. Mais la liste des travailleurs essentiels est bien plus longue. Nous faisons aujourd’hui face au moment de plus difficile de nos vies. Unissons-nous pour faire face à ce défi. » – Rachel, une mère migrante dont le statut est précaire.
« J’étais agente de sécurité. J’ai travaillé dans des conditions extrêmes, dans le froid, jusqu’à – 40 degrés, pendant des quarts entiers (8 heures). En sortant du travail, je n’ai pas senti mes orteils pendant 6 mois, malgré l’uniforme chaud qui me protégeait de la tête aux pieds. Je n’avais pas le choix, je devais prendre soin de mes enfants et payer mon loyer. J’ai contribué à l’économie de mon pays d’accueil. Je suis très impliquée, bien intégrée à l’expérience québécoise. Je ne peux pas être exclue de ce programme parce que je suis essentielle. » Julie, une mère sans papiers.