AVIS AUX MÉDIAS ET À LA COMMUNAUTÉ
Pour diffusion immédiate
Solidarité sans frontières dénonce les rafles de l’ASFC
Les détenu.es rapportent une augmentation marquée du nombre de personnes migrantes au Centre de détention de Laval
Nos coordonnées :
438-933-7654 (veuillez laisser un message)
solidaritesansfrontieres@gmail.com
(Montréal, le 26 mars 2015). Solidarité sans frontières, un réseau qui milite en faveur de la justice migrante et contre les déportations et les détentions, dénonce ouvertement et désire informer le public de comptes-rendus de première main qui nous sont parvenus dans les derniers jours. Ces rapports préoccupants font état de pratiques abusives d’arrestation et de détention menées par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) dans la région de Montréal.
Au cours des deux derniers jours, Solidarité sans frontières a reçu par téléphone et en personne des informations crédibles et troublantes provenant de migrant.es détenu.es et de membres de leur famille. Ces personnes ont rapporté les éléments suivants :
– Le samedi 21 mars, des agents de l’ASFC ont mené des rafles dans plusieurs domiciles pour y cibler et y arrêter des migrant.es sans-papiers ;
– Il y a eu une descente de l’ASFC dans une usine le 25 mars dernier au cours de laquelle 7 travailleurs/euses sans-papiers ont été arrêté.es ;
– Les agents frontaliers ont refusé de fournir un mandat avant d’entrer dans les lieux ou sont entrés illégalement via une porte arrière ou une porte débarrée ;
– À leur arrivée sur place, les agents de l’ASFC ont mené des perquisitions non autorisées des domiciles ;
– Des agents frontaliers ont fait pression sur les personnes faisant potentiellement face à la déportation, par exemple en menaçant d’expulser une personne sans son enfant né au Canada ;
– Les agents frontaliers n’ont pas fourni aux personnes nouvellement détenues un accès adéquat et dans des délais acceptables à des avocat.es ou représentant.es juridiques compétent.es ;
– De plus, on nous a rapporté des situations de profilage racial (les passagers/ères de véhicules arrêtés devaient s’identifier).
Nous rappelons que l’Agence des services frontaliers du Canada détient et expulse des personnes migrantes au quotidien et abuse de son autorité de manière routinière. Solidarité sans frontières dénonce ces abus systémiques perpétrés par l’ASFC.
Solidarité sans frontières désire livrer des messages spécifiques aux migrant.es sans-papiers, aux médias de masse et à nos sympathisant.es et allié.es :
–> Aux personnes sans-papiers, ainsi qu’à leurs ami.es et membres de la famille : Nous vous encourageons à continuer à faire preuve de vigilance et de discrétion, tel que le font la plupart des personnes migrantes dans leur vie de tous les jours, en tant que moyen de survie. Si vous pensez que l’ASFC pourrait connaître votre adresse (peu importe comment), changez-là. Il y des dizaines de milliers de migrant.es sans-papiers dans la grande région de Montréal qui réussissent à vivre et à fonctionner hors de la portée des agents frontaliers. Les récentes arrestations visent à instaurer un climat de peur et à perpétuer l’isolement. Nous encourageons les personnes sans-papiers à prendre quelques précautions de base, mais aussi de tenir bon dans leur résistance contre l’ASFC. Nous encourageons toutes les personnes à exercer leur droit au silence et à la vie privée lorsqu’elles se trouvent à la maison. Nous voulons aussi rappeler que si un véhicule dans lequel vous vous trouvez est arrêté par la police, seul.e le conducteur ou la conductrice a l’obligation de s’identifier. Pour plus d’information, rendez-vous sur le site http://toronto.nooneisillegal.org/knowyourrights
–> Aux médias de masse : Nous vous demandons de tenir l’ASFC responsable pour ses actions en questionnant ses représentant.es avec persistance et diligence. Voici quelques exemples de questions que vous pourriez leur poser : est-ce que l’ASFC a récemment augmenté ses activités d’exécution de la loi dans la région de Montréal? Si oui, dans quels endroits est-ce que les personnes sans-papiers ont été ciblées, et pourquoi? Est-ce que l’ASFC entre chez des gens sans avoir de mandat? Est-ce que l’ASFC empêche les détenu.es d’accéder à une représentation juridique dans des délais acceptables? Est-ce que des agents frontaliers menacent de séparer des parents de leurs enfants? Quelles sont les statistiques précises des arrestations et des détentions au cours de la dernière semaine et du dernier mois? Nous invitons les journalistes à poser ces questions (et d’autres) à l’ASFC et aux autorités gouvernementales. Des membres de Solidarité sans frontières peuvent également fournir des informations complémentaires et pourraient potentiellement vous mettre en contact avec des détenu.es qui luttent présentement contre l’expulsion.
–> Aux allié.es dans la lutte en soutien aux personnes migrantes ; à tous et à toutes :
Nous avons besoin de votre appui. Nous travaillons à bâtir une Cité sans frontières et dans ce cadre nous cherchons à mettre en place des réseaux d’entraide mutuelle avec les personnes sans-papiers ; ce geste est un acte de désobéissance collective et généralisée contre l’Agence des services frontaliers du Canada. Nous avons besoin d’aide pour faciliter l’accès aux services de base, mais aussi pour trouver du logement et des emplois pour les personnes sans statut. Si vous pouvez aider cet effort collectif, nous vous invitons à nous contacter.
Contact :
438-933-7654 (veuillez laisser un message)