Manifestation pour les dix ans des squats Overdale et Préfontaine
Solidarité sans frontières soutient la lutte des mal-logéEs
Montréal, le 28 septembre 2011 — Solidarité sans frontières, un réseau de soutien, d’entraide et de lutte pour la justice et la dignité des migrants sans-statut, invite à participer à la manifestation du 2 octobre prochain afin de dénoncer le fait que, 10 ans après l’occupation de l’édifice Overdale et du centre Préfontaine, l’accès au logement continue de se dégrader pour les locataires montréalais.
Le marché privé du logement, sur lequel les collectivités n’ont pas de prise, est un des lieux par excellence où les inégalités sociales se manifestent dans le dépérissement des conditions de vie des déshérité-e-s de la société, au profit des propriétaires, des spéculateurs et des promoteurs. L’accès à un logement décent et répondant aux besoins des gens et des familles doit cesser d’être considéré comme une marchandise, qui profite aux uns au détriment des autres, et devenir un droit universellement partagé se reflétant et se vérifiant dans la réalité sociale. Or les politiques et les législations en vigueur protègent d’abord et avant tout le droit des uns à faire de l’argent avec la nécessité où sont les autres de se loger.
Les migrant-e-s sans-statut cumulent souvent plusieurs traits des populations défavorisées, particulièrement sensibles à la situation du logement : sans-emplois, travailleurs/travailleuses précaires et hyper-vulnérables à l’exploitation, sans-droits sociaux et politiques, mal-logé-e-s, en plus de faire généralement partie des groupes les plus racisés et les plus discriminés (dans l’accès au logement, à l’emploi, aux services publics, aux centres de décision, etc.). N’ayant pas accès au logement social ni aux coopératives, les demandeurs d’asile et les sans-statut sont souvent contraints de payer plus cher leur loyer ou de prendre des logements inadéquats.
Les sans-statut ont des conditions de travail et de vie qui démontrent que l’alliance étatico-capitaliste est une véritable machine à produire toujours plus de précarité et de vulnérabilité, toujours plus d’injustices et d’inégalités sociales et politiques. Tout comme l’« accueil » de plus en plus hostile et inhospitalier que les États réservent aux humains en quête d’un refuge ou d’une vie meilleure et les lois discriminantes de l’immigration au service des besoins des patrons locaux.
– De ces tristes réalités, ils en savent quelque chose, les êtres dont les vies sont brisées par des États comme le Canada qui hésitent de moins en moins, en s’en cachant de moins en moins, à recourir à la détention des hommes, des femmes et des enfants et à leur déportation en des pays souvent dangereux, que le Canada recommande pourtant d’éviter à ses ressortissants.
– Ils en savent aussi quelque chose, les travailleurs/travailleuses déqualifiés et précarisés que des employeurs d’ici font venir, grâce aux programmes d’admission des travailleurs temporaires, parce qu’ils forment un cheap labor corvéable à merci, disposé à accepter les pires salaires et les pires conditions de travail.
– Ils en savent quelque chose, oui, ces hommes et ces femmes rejetés par le système de sélection de plus en plus élitiste et discriminatoire des immigrants et qui n’ont d’autre choix que d’emprunter les voies risquées de la migration clandestine.
– Ils le savent aussi enfin, les résident-e-s permanents reconnus coupables d’un crime pour lequel ils ont pourtant payé leur peine à la société et que la « justice » punit une seconde fois, encore plus sévèrement, en les déportant dans « leur » pays qui n’est pourtant plus le leur.
Solidarité sans frontières lutte pour la fin des déportations et des détentions, la régularisation de toutes les personnes sans-statut au Canada et l’abolition de la double peine. Elle appuie les luttes pour le droit au logement, dans le contexte de la construction d’une véritable Cité sans frontières, où toutes et tous pourraient vivre dans des conditions décentes (pour plus d’information, voir http://www.solidaritesansfrontieres.org/).
Mal-logé-e-s, travailleurs/travailleuses précaires, sans-emplois, sans-statuts
unis contre les inégalités, la précarité et la vulnérabilité sociales !