Nous, de Solidarité sans frontières, exprimons une fois de plus notre solidarité sans équivoque envers le peuple de la nation Wet’suwet’en dans sa résistance continue aux incursions coloniales sur son territoire, ainsi qu’envers les nombreuses autres nations autochtones qui ont bloqué des rails, des routes et des ponts à travers l’Île de la Tortue. Basées à Tio’tià:ke, nos luttes ont lieu sur le territoire non cédé de Kanien’kehá:ka; nous exprimons donc notre gratitude et notre soutien aux défenseur.e.s du territoire de Kahnawà:ke, Kanehsatà:ke et Tyendinaga. Nous reconnaissons que 30 ans se sont écoulés depuis le siège de Kahnesatà:ke (la soi-disant «crise d’Oka»), et qu’il s’agit d’un combat qu’ils et elles mènent depuis des décennies. Dans l’urgence, nous nous joignons à l’appel à l’action en réponse aux interventions violentes menées par la GRC contre l’ensemble des défenseur.e.s du territoire et les protecteur.trice.s de l’eau à Wet’suwet’en, sur l’Île de la Tortue et dans le monde entier.
Le projet Coastal GasLink (TransCanada) et sa gestion est un autre exemple de la violence coloniale continue instituée par l’État canadien et appliquée par ses politicien.ne.s et sa police. L’existence même de cet État est basée sur le vol des territoires autochtones et sur la tentative de génocide contre les peuples autochtones, de même que sur sa dépendance à l’égard de la main-d’œuvre migrante bon marché qui demeure exploitable grâce aux frontières coloniales et à un système d’immigration raciste. Nous croyons que la lutte contre les frontières et pour la justice et la dignité des personnes migrantes et réfugiées est inextricablement liée à celles pour la souveraineté et l’autodétermination autochtones, à l’intérieur et au-delà des frontières canadiennes. Les structures de pouvoir qui dépossèdent et délogent les populations autochtones de leurs territoires sont les mêmes qui aménagent le système mondial d’apartheid qui contraint des millions de personnes à s’exiler pour s’éloigner de la guerre et de la pauvreté un peu partout dans le monde d’aujourd’hui.
Ces derniers jours, le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises avoir réalisé «toutes les tentatives de dialogue» pour éviter l’escalade de ce conflit. Toutefois, ses paroles creuses ont été démenties par les raids et les arrestations effectués par la police militarisée à Tyendinaga, dans les territoires de Wet’suwet’en et de Gitxsan, contre les jeunes autochtones et leurs allié.e.s impliqué.e.s dans des actions de blocage et d’occupation à travers le soi-disant Canada. Trudeau, Horgan et, ici à Tio’tià:ke (Montréal), François Legault, prétendent avoir autorisé ces mesures au nom d’une «économie» prise en otage et d’une «primauté du droit» qui doivent être respectées. En tant que réseau de personnes migrantes et de leurs allié.e.s, nous savons très bien que ces concepts sont produits par, et fondés sur, le projet suprémaciste blanc de construction nationale du Canada, dont l’objectif final est de faire disparaître toutes les personnes qui lui résistent.
La seule solution est une résistance organisée sur le terrain. Depuis des années, les défenseur.e.s du territoire des Wet’suwet’en sont en première ligne dans cette lutte cruciale contre le capitalisme colonial et la destruction écologique. Maintenant comme jamais, il est impératif pour nous de soutenir leur combat alors que nous luttons ensemble pour un monde sans frontière coloniale et sans oppression raciste.
Les demandes des Wet’suwet’en et des nations autochtones qui les soutiennent sont claires. Elles ont ouvert la voie à des négociations pacifiques maintenant que la CGL a été trouvée en violation de ses responsabilités environnementales et qu’elle a reçu un avis d’expulsion de la part des chefs héréditaires de Wet’suwet’en. Nous joignons nos voix aux leurs : la GRC hors du territoire de Wet’suwet’en! Respectez la souveraineté et l’autodétermination autochtones!