Conference de presse : Les organisateurs de justice migrante dénoncent la déportation d’un travailleur guatémaltèque ce matin, résultant d’une perquisition de drogue à l’encontre de l’employeur
Vendredi le 29 avril à 10h
au Centre des travailleurs et travailleuses immigrant.e.s
4755 Van Horne, bureau #110 (métro Plamondon)
Montréal, le 29 avril 2016 – Les organisateurs de justice migrante dénoncent les récentes arrestations et déportations des travailleurs migrants temporaires proche de Drummondville, QC, résultant d’une perquisition de drogue visant l’employeur et non les travailleurs.
La déportation d’un des migrants vers le Guatemala est prévue ce matin, après la descente ayant eu lieu sur les terres du Fraisière Éric Dupuis le 23 décembre 2015. Selon un article dans L’Express, Éric Dupuis, l’employeur canadien, produisait de psilocybine (champignons hallucinogènes) dans sa ferme de Wickham, Québec. Les travailleurs étaient venus au Canada en octobre 2015, pensant qu’ils allaient travailler dans la production de fruits et légumes, incluant fraises, framboises, pommes, et champignons. Liés à leur employeur et isolés dans la campagne, les travailleurs ne parlaient pas français ni anglais. Quand les travailleurs ont sollicité l’aide du consulat guatémaltèque après la saisie de leur lieu de travail, ils ont été remis entre les mains de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et mis en détention.
La requête du travailleur pour un sursis a été rejetée jeudi 28 avril et sa déportation est prévue à 9h35 aujourd’hui. Père de quatre enfants, il s’inquiète des conséquences que sa déportation aura sur sa famille et son avenir. Ayant emprunté près de 5000$ CAD pour payer les recruteurs et les frais administratifs pour venir au Canada, le travailleur quitte le pays plus endetté qu’il ne l’était à son arrivée.
« Ils vont me renvoyer du Canada comme ça les arrange parce que nous les Guatémaltèques venons ici pour travailler, nous faisons tout ce qu’ils nous disent de faire, pour avoir un peu plus pour vivre, pour soutenir nos familles, pas pour voler. Oui, je quitte ce pays, mais qu’est-ce que je peux faire, nous sommes juste des travailleurs temporaires et nous ne sommes pas autorisés de rester. »
Noé Arteaga, un ancien travailleur migrant temporaire résidant à Montréal, ajoute « Je suis très en colère que les travailleurs soient traités de cette manière dans un pays qui se réclame de la démocratie et du respect des droits humains. Au final, les droits fondamentaux des travailleurs migrants guatémaltèques ne sont pas garantis. »