La mère de « Daniel », jeune de 17 ans, livre un discours adressé à Kathleen Weil, la Ministre de l’Immigration du Québec. Décrivant sa vie quotidienne difficile en tant que personne sans papiers et mère d’une famille monoparentale à Montréal, « Guadalupe » demande à la Ministre de l’Immigration de l’aider pour permettre le retour de son fils, qui est partiellement sourd, dans sa communauté et dans sa famille à Montréal.
Il y a deux jours, le 16 juin, un rassemblement de soutien a eu lieu devant les bureaux de la Ministre Weil. La déportation de cet adolescent suite à son arrestation dans une école (le personnel de l’école est suspecté d’avoir dénoncé sa situation de sans papiers) est le résultat de l’échec du gouvernement du Québec à rendre une fois pour toutes les écoles québécoises sécuritaires et accessible pour tous les enfants quel que soit leur statut d’immigration. Le Ministère de l’Éducation du Québec continue de demander la divulgation du statut d’immigration des enfants et exige pour ceux qui n’ont pas de statut de payer des frais de 5 000 à 7 000 $ par année. Les membres du personnel des commissions scolaires et des écoles connaissant la situation de ces enfants, ils peuvent à tout moment compromettre leur sécurité. Les participant-e-s ont demandé à Kathleen Weil et au gouvernement du Québec de prendre ses responsabilités dans ce dossier.
Durant le rassemblement, des membres de la communauté ont apporté au bureau de Mme Weil une copie de la demande de Résidence permanente pour motifs humanitaires que la famille a déposée, avec un soutien de la communauté, avant la déportation de l’adolescent. Le dossier compte plus de 500 pages dont de nombreuses lettres de soutien d’organismes.
En réponse à Radio Canada, suite à une entrevue avec Guadalupe diffusée dans un reportage le 10 Juin, le Ministre de l’Immigration du Canada, Chris Alexander, a affirmé que le Canada ne s’engagerait pas dans une régularisation globale des centaines de milliers de personnes sans papiers qui vivent ici, parce que ces familles peuvent déjà régulariser leur statut en soumettant une demande de résidence permanente pour considérations humanitaires. Cette situation est « gérable « a-t-il ajouté.
Mais, pour Guadalupe et les autres personnes qui vivent sans statut, la vie est difficilement « gérable« . En réalité, la politique du cas par cas du Ministre Alexander signifie la pérennité de l’exploitation, de l’insécurité et de la souffrance de familles sans papiers dont le travail subventionne les avantages sociaux des citoyens canadiens. Solidarité sans frontières appelle à une solution globale et à la régularisation de toutes les personnes sans papiers vivant au Canada, maintenant.