Casserole Un statut pour tous & toutes!
prend le conseil d’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension
Mardi soir, le 5 juin, plusieurs militant-e-s réclamant “UN STATUT POUR TOUS & TOUTES!” ont participé au rassemblement de casseroles du quartier Villeray. Armé-e-s de banderoles et de casseroles, les marcheurs et marcheuses ont été chaleureusement accueillis par les résident-e-s qui participaient au rassemblement de casserole quotidien. Une centaine de personne ont marché jusqu’à Parc-Extension, où d’autres joueurs de casseroles « UN STATUT POUR TOUS & TOUTES » les attendait. Ensembles, les manifestant-e-s se sont dirigés vers le conseil d’arrondissement, où ils se sont introduits pour chanter des slogans et tenir des discours exigeant la fin des déportations et des détentions, et dénonçant les conditions déplorables de logement dont sont victimes les immigrant-e-s, ainsi que condamnant la criminalisation et le profilage des militant-e-s pour la justice sociale.
Casserole “Un Statut pour tous & toutes”, est une initiative de Solidarité sans frontières, le Centre des travailleurs/travailleuses immigrant-e-s, Personne n’est illégal, en collaboration avec des résident-e-s des quartiers Villeray et Parc-Extension, et nos allié-e-s. Nous souhaitons reprendre cette occasion d’aller à la rencontre des habitants de divers quartiers montréalais au courant de l’été, pour faire entendre nos revendications.
Même sol, même droits! On vit ici! On travaille ici! On reste ici!
Photos et compte-rendu de la marche Un statut pour tous & toutes!
Photos de la marche Un statut pour tou-te-s! du 26 mai 2012
Vidéo : Pourquoi aller marcher
“En ces temps de crise économique et sociale, le gouvernement en place pointe son doigt sur les immigrants et les sans-papiers. Ils deviennent indésirables et l’immigration devient le responsable et la source de tous les maux. Le gouvernement Harper se met alors à nous persécuter et à nous bloquer pour tout comme des indésirables. La crise économique actuelle favorise une offensive sécuritaire et pousse à une crise sociale. Les sans-papiers en payent le prix fort tandis que les demandeurs d’asile se voient privés de certains de leurs acquis sociaux. Leurs droits et leurs libertés sont touchés.” Aadi Ndir, Immigrant Workers’ Center.
Le 26 mai, des centaines de Montréalais-es, des personnes sans statut migratoire et leurs allié-e-s, ont pris la rue sous la bannière Un statut pour tou-te-s ! pour réclamer un programme de régularisation complet et inclusif pour les personnes sans statut vivant et travaillant au Canada. La marche visait aussi à mettre en lumière les débuts du développement d’une cité sans frontière, où tout le monde a le droit d’accéder aux services de base, sans barrières et sans crainte.
Il s’agissait de la huitième marche de ce genre depuis 2003, regroupant des groupes pour la justice migrante de Montréal et d’autres organisations locales visant la justice sociale, pour dénoncer les injustices du régime d’immigration canadien. Des personnes ont pris la parole pour souligner les impacts dévastateurs des politiques d’immigration actuelles sur la vie des gens, et ont dénoncé le projet de Loi d’exclusion des réfugiés (loi C-31), qui va ancrer davantage un système raciste à deux vitesses, où le droit d’asile dépend de l’origine nationale.
La marche a débuté dans les rues commerciales du quartier immigrant près du métro Jean-Talon, remplissant la Plaza St-Hubert de la musique de l’Ensemble de l’insurrection chaotique et de slogans comme :
“J’y suis, j’y reste, je ne partirais pas
Première, deuxième, troisième génération
On s’en fou, on est chez nous! »
La marche a ensuite rempli le marché Jean-Talon, où Noé Arteaga Santos, membre de Dignidad Migrante, a parlé du travail invisible mais indispensable des travailleurs et travailleuses migrant-e-s. Arteaga Santos, un ancien travailleur migrant saisonnier, mène une lutte publique tout en n’ayant aucun statut permanent. Il a amené une compagnie québécoise devant les normes du travail. La compagnie, Les Serres du St-Laurent Inc., qui produit les tomates Savoura, a sommairement renvoyé et déporté Arteaga Santos au Guatemala après que lui et d’autres travailleurs aient participé à des arrêts de travail pour attirer l’attention sur la situation d’un collègue, qui n’avait pas accès aux traitements médicaux dont il avait besoin. Après être revenu au Canada, il a déposé une plainte par rapport à cette situation et d’autres traitements injustes de la part de Savoura. Sous le programme des travailleurs étrangers temporaires du Canada, les entreprises agricoles québécoises comptent de plus en plus sur les « travailleurs jetables » bon marché du Guatemala, du Mexique et d’autres pays de l’Amérique centrale et des Caraïbes.
Une manifestante, Paola Ortiz, a marché en scandant avec la foule :
« Del Norte al sur, del este al oeste, Ganaremos esta lucha, cueste lo que cueste! »
Paola a pu revenir à Montréal après plusieurs mois en exil, loin de ses 2 jeunes enfants, qu’elle a dû laisser derrière suite à une ordonnance de déportation en septembre dernier. La déportation de Paola a mis en lumière les impacts tragiques que les politiques migratoires ont dans la vie des gens. Les contrôles migratoires – telles la déportation et la détention – font partie intégrante d’un système punitif qui soumet les migrant-e-s à la répression, et garde les immigrant-e-s « à vue » en séparant les « méritants » des « non méritants ». Malgré tout, la lutte obstinée de Paola pour revenir auprès de sa famille a défié la déshumanisation imposée par le système d’immigration.
La marche a également visité l’assemblée de quartier de Villeray, rassemblée dans un pique-nique communautaire au Parc Jarry, en support à la grève étudiante contre la hausse des frais de scolarités. Les manifestant-e-s ont fait un arrêt devant le bureau du député libéral Gerry Sklavonous – qui a voté en faveur de la loi du gouvernement Charest contre les manifestations78 – pour dénoncer l’illégitimité de la loi et pour affirmer la résistance populaire d’un mouvement social de contestation qui va en s’élargissant. Un organisateur de la coalition nationale pour le logement social, le FRAPRU, a dénoncé les discriminations systémiques et les conditions de logements déplorables auxquelles font face les immigrant-e-s pauvres et les réfugié-e-s, tout en soulignant la nécessité de développer une cité sans frontières, où tout le monde peut exercer ses droits, accéder à tous les services nécessaires et vivre dans la dignité, libre de la pauvreté et de l’exploitation.
Lorsque la marche est entrée dans le quartier de Parc-Extension, des slogans en urdu, en hindi et en bengali ont résonné dans les rues animées. Le contingent des sans-statuts de l’Asie du Sud-Est a fièrement tenu une bannière réclamant un programme de régularisation.
La marche s’est terminée par un pique-nique au parc Athéna, un lieu de rencontre populaire dans le quartier, où les gens ont pu manger et décompresser sous le soleil.
La marche Un statut pour tou-te-s est une démonstration publique et festive d’une lutte rigoureuse et douloureuse. Nous vous invitons à rester en lien avec nous pour continuer d’avancer dans notre résistance aux attaques de plus en plus nombreuses contre les migrant-e-s et réfugié-e-s. La lutte continue.
Personne n’est illégal ! Arrêtons les déportations !
Liberté de mouvement // Liberté de retour // Liberté de rester