Montréal, le 30 juin 2014
J’aimerais vous demander votre aide! Nous sommes la famille Buzas. Le futur de nos trois enfants dépend de la décision de notre demande de résidence permanente pour des raisons d’ordres humanitaires.
Nous sommes arrivés au Canada, à Montréal, en novembre 2011.
Nous avons fuit la Hongrie car le futur et la vie de nos enfants étaient à risque. Chaque jour, ils souffraient d’abus psychologiques et physiques à l’école. Aucune mère ne peut tolérer ça.
En Hongrie, les enfants Roms font face à la discrimination dès un très jeune âge, à partir de la garderie. Ils ne reçoivent pas le même traitement, ni les mêmes opportunités que leurs pairs Hongrois. Ils ne reçoivent pas la même qualité d’éducation et les mêmes chances que les Hongrois, les enfants non-Roms.
Nous avons vite remarqués qu’ici au Canada ils n’ont pas a avoir peur, ils vivent dans un environnement sécuritaire, ils peuvent être qui ils sont et ils peuvent grandir et se développer sainement.
Moi, j’ai été placée dans un orphelinat à l’âge de 11 ans. Dans ce dernier, ma sœur et moi étions les seules d’origine Rom. Nous n’avions pas la même portion de nourriture que les autres enfants Hongrois. Nous n’avions pas le droit de prendre des leçons privées comme les autres enfants, nous ne recevions pas de vêtements neufs. Si nous n’agissions pas de la façon exigée, nous étions battues en guise de punition. Si on se plaignait au directeur, aucun changement n’était apporté.
Quand j’ai eu mes propres enfants, j’ai vu la même chose leur arrivés. Chaque jour ils souffraient d’abus psychologiques et physiques à l’école à cause de leurs origines Rom.
S’était pire pour mon fils, car il était aussi ostracisé et intimider à cause de son bégaiement. Cela ne venait pas que de la part des étudiants, mais aussi des professeurs.
À une célébration de la fête des mères par exemple, on lui a interdit de réciter un poème pour l’occasion. Il ne pouvait le réciter que pour moi à la maison. Lorsqu’il s’est plaint que ses confrères le frappaient régulièrement, le professeur n’est pas intervenu. Au lieu, Tibor fut lui-même puni.
Il ne recevait pas le support dont il avait besoin pour son problème d’orthophonie et son bégaiement. Parce qu’il ne recevait aucune aide, il a échoué son examen de grammaire. Ici au Canada, il a finalement pu obtenir l’aide dont il avait besoin. Il est dans une classe spéciale et bénéficie d’équipement informatique spécialisé.
En 2011, alors que mon fils et moi étions à l’extérieur de la maison, deux hommes ont essayés de frapper mon fils, tout en faisant des commentaires racistes sur notre ethnicité Rom. Je n’ai pas laissé cela arrivé et je me suis interposé au milieu, j’ai donc été frappé à la place. Mon fils criait et suppliait les deux hommes d’arrêter de battre sa mère. Il a été traumatisé par cet évènement et ne voulait plus aller à l’école. Il ne voulait même plus sortir de la maison, il ne voulait plus aller dehors seul.
Suite à cela, nous avons décidé de quitter la Hongrie. Nous voulions seulement arrêter de nous battre. Mais ici au Canada, durant notre processus migratoire, nous avons dû continuer à nous battre pour nos droits. L’immigration a maintenant décidé de nous renvoyer.
Si mes enfants doivent retournés en Hongrie, tout recommencera à nouveau. De plus, le gouvernement hongrois ne reconnait pas l’éducation canadienne et le système scolaire. Ils perdront leurs deux années scolaires du Canada et devront aller en classe avec des enfants beaucoup plus jeunes.
Tibor et Lili, ma fille la plus jeune, ont des problèmes d’orthophonie. Quand nous sommes arrivés, Lili n’arrivait pas à lire. Mais ici, ils ont reçu énormément de support et ont grandement développé leurs capacités. Le dernier bulletin scolaire soulignait que Lili avait fait beaucoup de progrès en lecture. En Hongrie, ils ne recevront pas le même support. Ils ne progresseront pas là-bas, au lieu ils vont perdre ce qu’ils ont acquis ici.
J’ai peur pour mes enfants en Hongrie. Ils sont en danger à cause leurs origines. Ils sont trop jeunes pour avoir à traverser tout ça, ils sont trop jeunes pour se battre. Je vous supplie du fond du cœur d’aider mes enfants.
Merci!