Solidarité sans frontières souhaite exprimer son soutien total avec la nation Wet’suwet’en dans sa résistance continue contre les incursions coloniales de son territoire, et se joint à l’appel lancé pour une action urgente face à une imminente et violente attaque de la GRC.
En décembre, un juge de la Cour suprême de Colombie-Britannique a prononcé une injonction contre les défenseurs du territoire du campement d’Unist’ot’en, qui maintiennent depuis des années un blocus pour empêcher la construction du pipeline Coastal GasLink (TransCanada), qui passerait sur le territoire non cédé de Wet’suwet’en. Un autre blocus sous forme de campement a été établi par un autre clan Wet’suwet’en, les Gidimt’en, manifestant ainsi une opposition unie au pipeline dans le cadre de leurs structures de gouvernance traditionnelles et défiant une décision judiciaire refusant de reconnaitre leur souveraineté. Au cours des derniers jours, la GRC a menacé d’attaquer le territoire de Wet’suwet’en afin de démanteler le blocus. Les défenseurs du territoire ont lancé un appel urgent à la solidarité et au soutien, face à ce qu’ils ont appelé “un acte de guerre » et “une violation des droits humains, un siège et une extension du génocide auquel les Wet’suwet’en ont survécu depuis le début de la colonisation ».
Nous croyons que la lutte contre les frontières et pour la justice et la dignité des migrants et des réfugiés est inextricablement liée aux luttes contre le colonialisme et pour la souveraineté autochtone, à l’intérieur des frontières du Canada et au niveau mondial. L’existence même de l’État canadien est fondée sur le vol des terres et la tentative de génocide des peuples autochtones, tandis que son économie repose sur un système impérialiste et capitaliste qui a provoqué tant de destructions économiques et écologiques dans le monde entier. Les structures de pouvoir et de coercition qui dépossèdent et déplacent les populations autochtones de leur territoire sont les mêmes qui poussent des millions de personnes à fuir la guerre et la pauvreté ailleurs. C’est ainsi que sont érigées de fausses frontières nationales et des logiques racistes qui créent un système d’apartheid que nous voyons mis en œuvre aujourd’hui “chez nous” et dans le monde entier.
Des représentants de Coastal GasLink affirment qu’ils ont tenté de négocier un règlement du conflit avec les Wet’suwet’en, mais, comme dans beaucoup d’autres “négociations” avec des nations autochtones sur l’accès à la terre et aux ressources, nous savons que le capital extractiviste se préoccupe uniquement de protéger ses investissements. Et l’État canadien utilisera tous les moyens violents qu’il jugera nécessaires pour défendre ces intérêts. S’il tente de faire croire le contraire, le gouvernement Trudeau a montré à maintes reprises qu’il ne respectait pas la souveraineté des peuples autochtones et qu’il continuerait de violer ses propres engagements portant sur le consentement libre, préalable et éclairé, avant de lancer des projets de développement comme ce pipeline.
La seule solution est la résistance organisée sur le terrain, comme celle qui est menée par les défenseurs du territoire des Wet’suwet’en depuis des années, les plaçant en première ligne dans cette lutte cruciale contre le capitalisme colonial et les projets de développement qui exacerbent la crise du changement climatique. Il est impératif de soutenir leur résistance tout en luttant ensemble pour un monde sans frontières coloniales ni oppression.
Ici à Tio’tia: ke, le territoire des Kanien’kehá: ka Mohawk, connu sous le nom de Montréal, une manifestation a eu lieu mardi matin devant le bureau de Justin Trudeau. D’autres actions suivront.
Pour plus d’informations et des mises à jour sur la situation dans les campements, rendez-vous à l’adresse suivante: https://unistoten.camp/