SOLIDARITÉ AVEC LA FAMILLE NIYONGABO
Jeudi le 22 décembre 2011
JACOB EST SAIN ET SAUF (mise-à-jour)
Jacob Niyongabo a été déporté au Burundi mardi après-midi. Dans la soirée du 21 décembre, il est arrivé dans la capitale, Bujumbura, une ville que sa famille a été obligée de fuir il y a 16 ans à cause des violences ethniques, qui ont fait perdre la vie à plus de 300 000 civils.
Les officiers de la douane de Bujumbra ont d’abord tenté de retenir Jacob sous leur garde pour vérifier ses documents de voyage et son identité, mais des alliés de Solidarité sans frontières qui travaillent à Bujumbra étaient présents à l’aéroport et ont obtenu qu’il puisse quitter la douane. Il est maintenant chez les membres de sa famille élargie et les amies de Solidarité Sans Frontières vont aider Jacob à mettre ses papiers burundais en ordre.
La mère de Jacob, Marie-Louise, s’est réjouie de pouvoir lui parler à son arrive et d’apprendre qu’il n’a pas été menotté durant le voyage. Comme l’officier de l’agence des services frontaliers l’avait déclaré : “si Jacob est calme, nous enlèveront ses menottes.”
Jacob a été escorté par l’Agence des services frontaliers du Canada de Montréal à Amsterdam, et il a pu par la suite voyager par lui-même jusqu’au Burundi. Quand la mère de Jacob et son grand frère ont apporté ses bagages à Immigration Canada, au 1010 St-Antoine, ils ont eu la chance d’être autorisés à visiter Jacob juste avant qu’il ne soit amené à l’aéroport de Dorval. « Nous leur avons demandé à plusieurs reprises de penser à comment ils se sentiraient si Jacob était leur fils », raconte Marie-Louise alors qu’elle décrit les derniers moments de l’anxiété et de la peur qui ont ravagé la vie de sa famille dans les derniers mois.
La demande humanitaire de Jacob est toujours en train d’être analysée, mais sa famille devra attendre au moins 5 ans avant de demander au gouvernement l’autorisation pour Jacob de revenir au Canada. Il commence maintenant une nouvelle vie et devra vivre avec la violence politique qui est toujours très présente au Burundi, et qui peut éclater dans les lieux publics à tout moment.
La famille Niyongabo est très reconnaissante envers toutes les personnes qui ont répondu à leur demande de support, et apprécie nos efforts faits pour exercer de la pression politique sur un gouvernement belliqueux qui refuse avec arrogance de respecter les droits humains. Solidarité Sans Frontières remercie également toutes les personnes qui ont pris le temps de faire des appels et d’envoyer des fax au bureau du ministre.
La lutte continue…
Un statut pour toutes et tous!
Mardi le 20 DÉCEMBRE à 10h
Remplissez la salle à la cour fédérale !
au 30 ave McGill, mérto Square Victoria
Lundi le 19 Décembre
Campagne d’appel aux Ministres
Jacob Niyongabo est un jeune Montréalais originaire du Burundi, détenu et menacé de déportation, prévue pour le mardi 20 décembre 2011. Les membres de sa famille, dont il est un des 6 enfants, ont été accueillis comme réfugiés après avoir fui la persécution à leur égard, la guerre et la violence ethnique qui secoue le Burundi depuis le génocide de 1994. Arrivé à l’âge de 10 ans à Montréal, il a grandi ici et vit ici depuis 16 ans.
Jacob a fait l’objet d’abus physiques et psychologiques violents de la part de certains individus, entre autres des officiers de la police fédérale. Jacob souffre depuis de stress post-traumatique et de plusieurs difficultés personnelles. Il n’a aucun contact au Burundi, ni famille, ni amis, ni connaissance, ni allié-e-s. Seulement des personnes qui pourraient porter atteinte à sa vie en raison de son origine ethnique et son appartenance familiale.
Condamné pour certains délits reliés à une enfance difficile, il a purgé ses peines depuis 2008. Aujourd’hui, le gouvernement canadien nie de manière aveugle et irresponsable la situation de violence et d’impunité qui sévit au Burundi. Il refuse ainsi de reconnaître les risques de mort auxquels Jacob sera exposé s’il était déporté.
S’étant efforcée de se remettre pendant plusieurs années de traumatismes dus aux séquelles psychologiques, la famille Niyongabo tout entière se retrouve aujourd’hui à devoir revivre la situation de guerre qu’elle avait fuie. La famille de Jacob a le droit de vivre dans des conditions justes, dignes et sécuritaires, au Canada, avec Jacob.
Le traitement du cas de Jacob Niyongabo représente une tendance très préoccupante dans le système d’immigration canadien qui, en plus de nier de plus en plus souvent les situations de violence et d’impunité qui sévissent ailleurs dans le monde, a recours de manière de plus en plus abusive à des outils répressifs tels que la détention et la déportation précipitée, sans que ne soient pris en considération les droits de la famille et la précarité psychologique des êtres ayant vécu des violences traumatisantes multiples.
Jeudi dernier, une demande de sursis de déportation a été déposée par l’avocat de Jacob à la cour fédérale, dans son intérêt, mais aussi dans celui de toute la famille, dévastée par cette double peine.
Il est fort possible qu’une audience en télé-conférence soit accordée à la cour fédérale lundi prochain. Dans ce contexte et afin de renverser la décision de déportation, nous avons besoin de votre support et de l’expression de votre indignation.
Nous vous demandons donc, SVP, de prendre quelques minutes de votre précieux temps pour contacter, par écrit et par téléphone, les deux ministères concernés, afin d’exiger que Jacob reste au Canada – nous demandons un sursis de déportation afin que la demande humanitaire soit complétée et acceptée.
Vous trouverez ci-bas la lettre-type à envoyer par télécopieur (par courriel, c’est moins fiable).
Ministre de la Sécurité publique (responsable des déportations)
Vic Toews
Téléphone : 613-992-3128
Télécopieur : 613-995-1049
toews.v@parl.gc.ca
Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada
Jason Kenney
Téléphone : 613-992-2235
Télécopieur: 613-992-1920
Minister@cic.gc.ca
** Exemple de lettre à envoyer aux deux ministres **
VILLE / DATE
OBJET : SURSIS POUR JACOB NIYONGABO (DATE DE NAISSANCE 3 AVRIL 1984)
Honorable Vic Toews / Honorable Jason Kenney,
Par la présente, je vous demande d’intervenir dans le dossier de Jacob Niyongabo qui fait face à la déportation et de lui accorder un sursis afin que la demande humanitaire soit complétée et acceptée.
Étant le ministre, vous avez le pouvoir discrétionnaire d’accorder un sursis à Jacob et ainsi offrir une vie au delà de l’horizon de souffrance, de peur, de noirceur et de mort probablement.
Jacob Niyongabo est un Montréalais d’origine burundaise. Sa famille est arrivée au Québec il y a 16 ans après avoir fui la situation de violence à l’origine du génocide de 1994 au Rwanda et d’une situation similaire au Burundi. La famille Niyongabo s’est installée à Montréal comme réfugiée au sens de la convention de Genève. Au Burundi, Jacob a fait l’objet d’abus physiques et psychologiques violents de la part de certains individus, entre autres des officiers de la police fédérale. Il souffre depuis de stress post-traumatique et de plusieurs difficultés personnelles.
Le ministère de l’Immigration a refusé de considérer les risques de mort reliés à son retour et la déportation est prévue pour le 20 décembre 2011. De multiples voix sur le terrain dénoncent les situations de violence que vit la population burundaise, ainsi que l’impunité presque complète dans laquelle opèrent les agresseurs. La déportation serait tout simplement une sorte de peine de mort pour des délits pour lesquels il a déjà payé sa peine dans le système pénal canadien.
Jacob est présentement détenu malgré le fait que toute sa peine a été achevée depuis 2008. Une demande de sursis de déportation a été déposée par son avocat à la cour fédérale, dans l’intérêt du jeune mais aussi dans celui de toute sa famille, dévasté par cette double peine. S’étant efforcée de se remettre pendant plusieurs années de traumatismes dus aux séquelles psychologiques, la famille Niyongabo tout entière se retrouve aujourd’hui à devoir revivre la situation de guerre qu’elle avait fuie.
Nous considérons que cet avis de déportation relève d’une négligence en matière de droits humains et de protection des réfugiés, compte contenu du fait que le pays auquel vous voulez l’envoyer est complètement instable, qu’il est marqué par un lourd passé de meurtres de personnes en raison de leur origine ethnique. La famille de Jacob a le droit de vivre dans des conditions justes, dignes et sécuritaires, au Canada, avec Jacob.
Il est clair que l’arrivée de Jacob Niyongabo au Burundi se fera dans des conditions difficiles, d’autant plus qu’il est arrivé au Québec à l’âge de 10 ans et qu’il a vécu les 16 dernières années de sa vie à Montréal. Il n’a aucun contact au Burundi, ni famille, ni amis, ni connaissance, ni allié-e-s. Seulement des personnes qui pourraient porter atteinte à sa vie en raison de son origine ethnique et son appartenance familiale.
Monsieur, je fais appel à votre sensibilité et à votre humanité et vous demande d’agir selon les principes humanistes qui devraient régir les décisions de notre gouvernement. S.V.P accordez un sursis de déportation à Jacob Niyongabo afin que la demande humanitaire soit complétée et acceptée.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
NOM