Communiqué : Arrêtons l’expulsion de Djaber Kalibi !
S’engager dans la lutte contre un régime dictatorial mérite-t-il l’expulsion?
(le 28 août 2013, Montréal) C’est officiellement à cause de son opposition active au régime des Ayatollah que Djaber Kalibi est aujourd’hui menacé d’interdiction de territoire et d’une expulsion vers la France après huit ans de vie à Montréal.
Djaber est un militant d’origine iranienne maintenant âgé de 77 ans, reconnu mondialement pour son dévouement sans relâche dans la lutte contre les régimes dictatoriaux successifs en Iran. Il faut savoir que l’instauration de la république islamique en 1979, à la suite d’épisodes contre-révolutionnaires, entraînera une répression inouïe envers de nombreux iraniens et iraniennes. La Chambre des communes du Canada a d’ailleurs récemment condamné le massacre de plusieurs milliers de prisonniers politiques iraniens en 1988 en le qualifiant de crime contre l’humanité; soit l’une des inculpations parmi les plus graves dans le domaine du droit international.
En 1983, Djaber est contraint de se réfugier en France et continue à y mener des activités politiques contre le nouveau régime islamique en place en Iran. En 1986, il est arrêté par la police politique française sous prétexte d’avoir voulu organiser le renversement du gouvernement islamique par la force. Il est alors condamné à purger 4 ans de prison. À sa sortie, il est menacé d’expulsion par un arrêté du ministre de l’intérieur français de l’époque, arrêté qui est déclaré anticonstitutionnel par la Cour de Cassation, arguant que la présence de Djaber en territoire français ne représente aucun danger pour la sécurité nationale. Quelques années plus tard, après des campagnes politiques pour que cesse l’acharnement du ministère de l’immigration, l’État français est contraint de reconnaître que Djaber n’a jamais constitué une menace à l’égard des intérêts de la France. Il finira d’ailleurs par obtenir la citoyenneté et un passeport français.
En 2005, Djaber et sa famille choisissent de s’établir à Montréal. Les membres de la famille s’intègrent particulièrement bien au pays, y travaillent, tandis que leurs enfants poursuivent des études.
Malheureusement, après sept ans de procédures afin d’obtenir la résidence permanente, Djaber finit par recevoir un avis d’interdiction du territoire il y a un mois environ. On l’accuse, sous prétexte de son arrestation en 1986, d’être l’instigateur ou l’auteur d’actes visant au renversement d’un gouvernement par la force et de se livrer au terrorisme. La charge retenue est absurde. Est-il seulement possible de renverser un régime autoritaire comme celui des Ayatollahs autrement que par la force? La mauvaise foi du gouvernement canadien, lorsqu’il qualifie du même souffle, le régime iranien et ceux qui s’y opposent de terroristes, est alarmante.
Si la France a accordé à Djaber la citoyenneté, reconnaissant par là qu’il ne constituait d’aucune façon une menace pour le pays, quel prétexte peut bien invoquer le Canada pour arriver à une conclusion différente?
En fait, en affirmant que la présence de Djaber au Canada est préjudiciable à l’intérêt national, le gouvernement canadien est en train de carrément remettre en cause le droit de tout peuple de se révolter contre un gouvernement barbare tel que le régime islamique iranien. Quand on sait que le ministre des affaires étrangères du Canada a récemment félicité l’élection du nouveau président iranien, M. Rohani, il est à se demander si la présente expulsion visant Djaber n’est pas partie prenante d’une stratégie globale de rapprochement avec le gouvernement islamique. Ce qui ne fait aucun doute est que les intérêts du Canada et de l’Iran, qui paraissent a priori si éloignés, semblent parfaitement converger lorsqu’il est question d’un militant notoire.
Le véritable crime de Djaber aura été de s’opposer avec conviction à la fois contre la dictature du Shah et des islamistes, et d’avoir continué à faire de la politique malgré son statut d’immigrant. Maintenant, on veut le punir en l’expulsant vers la France à l’âge de 77 ans. On veut également punir sa conjointe, qui devra se séparer de ses enfants pour soutenir son mari âgé, et devra peiner à se retrouver un emploi, dans la cinquantaine, dans une France plongée en pleine crise économique.
Afin de défendre le droit de s’opposer politiquement, en tant que migrant, au sort réservé à son pays d’origine, nous devons tout faire pour que le ministère de l’immigration revienne sur sa décision et consente à accueillir Djaber Kalibi et sa famille ici à titre de résidents permanents.
Nous réclamons que justice soit faite pour Djaber Kalibi, au nom du droit des peuples à s’autodéterminer dans leur résistance contre toute dictature !
— Comité de soutien de Djaber Kalibi
solidaritedjaber@gmail.com
http://comitesoutien.wix.com/
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Comment aider
1) ÉCRIRE à Chris Alexander (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration) et à Steven Blaney (Ministre de la Sécurité Publique, Responsable de l’Agence des services frontaliers du Canada) pour l’arrêt de la procédure d’expulsion visant Djaber Kalibi et la régularisation de son statut et de celui de sa famille à titre de résidents permanents. Merci d’ajouter l’adresse du Comité de Soutien de Djaber Kalibi en copie conforme (cc) à votre courriel.
– Chris Alexander: minister@cic.gc.ca
– Steven Blaney: steven.blaney@parl.gc.ca
– Comité de Soutien de Djaber Kalibi : solidaritedjaber@gmail.com
2) TÉLÉPHONER au Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, Chris Alexander, à Ottawa au (613) 954-1064 ainsi qu’au Ministre de la Sécurité Publique, Steven Blaney, à Ottawa au (613) 992-7434
Modèle de lettre :
Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration
Ottawa (Ontario)
K1A 0A6L’Honorable Steven Blaney (steven.blaney@parl.gc.ca)
Ministre de la Sécurité Publique, responsable de l’Agence des services frontaliers du Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0A6Montréal, le …….. 2013,
Objet : Avis d’expulsion et d’interdiction de territoire concernant M. Djaber Kalibi
Je m’appelle …….. et je suis ……. Nous nous opposons à l’avis d’expulsion et d’interdiction de territoire visant M. Djaber Kalibi et demandons l’abandon d’une telle procédure.C’est donc en appui à ce dernier et à sa famille, qui vivent à Montréal depuis plus de huit ans maintenant, que nous écrivons. Nous considérons comme injustes les raisons invoquées pour justifier l’expulsion de M. Kalibi. Celui-ci a été à une époque victime d’acharnement judiciaire de la part de l’État français. Les poursuites engagées contre lui furent d’ailleurs définitivement levées en 1991 suite à un jugement de la Cour de Cassation.Aujourd’hui âgé de 77 ans, celui-ci ne souhaite qu’une chose : vivre de manière durable au Canada, avec sa famille. Lui-même et sa famille sont complètement intégrés à la vie au Québec.Pour ces raisons, nous ne pouvons imaginer que la présence de M. Djaber Kalibi au Canada puisse représenter un quelconque risque pour l’ordre public. Nous demandons donc avec insistance aux autorités canadiennes de révoquer l’ordre d’expulsion contre ce dernier et réclamons que soit accordé à lui et à sa famille le statut légal de séjour à titre de résidents permanents.Bien à vous,
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courriel: solidaritedjaber@gmail.com
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