COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Les frontières doivent rester ouvertes! Bienvenue aux réfugié-e-s!
Montréal, le 21 mars 2020 – Hier, le gouvernement fédéral a annoncé la fermeture de la frontière canado-américaine pour les demandeurs et demandeuses d’asile, aux points de passage réguliers et irréguliers. Prendre cette mesure draconienne en pleine pandémie de COVID-19 représente un danger pour la santé publique. De plus, cette décision encourage la xénophobie déjà montante, alors que la situation appelle à une solidarité globale.
“La décision gouvernementale de fermer la frontière aux demandeurs et demandeuses d’asile va à l’encontre des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et ne s’inscrit pas dans un plan judicieux de gestion de pandémie”, a dit Dre Nazila Bettache, du Collectif Soignons la Justice Sociale. “Avec la frontière fermée, les demandeurs et demandeuses d’asile vont traverser par d’autres moyens, qui sont moins contrôlés. Illes n’auront pas accès à des informations importantes, ni à des précautions adéquates, comme la quarantaine de 14 jours. Garder la frontière ouverte pour les personnes qui demandent l’asile est un impératif de santé publique”, a-t-elle ajouté.
Partout dans le monde, des individus et des familles quittent leur maison pour échapper à des conflits militaires, à de l’oppression politique, à l’extraction des ressources et aux changements climatiques. En fait, l’État canadien et des compagnies canadiennes sont souvent directement impliqués dans la destruction des environnements et des méthodes de subsistance dans les pays d’origine des demandeurs et demandeuses d’asile. L’entente sur les tiers pays sûrs forçait déjà les réfugié-e-s à traverser la frontière de manière irrégulière. Fermer le chemin Roxham et d’autres points d’entrée signifie simplement que les gens vont tenter de traverser via d’autres endroits, encore plus dangereux.
“Dans cette période de pandémie et de crise mondiale, nous devons nous tourner vers la solidarité plutôt que la xénophobie et la répression. La COVID-19 ne devrait pas être utilisée pour justifier davantage le fait qu’on refuse l’entrée aux migrant-e-s qui cherchent l’asile au Canada,” a dit Noé Arteaga de Solidarité Sans Frontières. “Nous appelons à l’ouverture des frontières, et à un statut de citoyenneté entière pour tous les individus sur le territoire canadien: un accès égal aux soins de santé pour tout le monde, un accès complet aux mesures de soutien au revenu et à l’emploi pour tous les travailleurs et travailleuses, sans égard au statut d’immigration, à de l’hébergement sécuritaire et adéquat pour les migrant-e-s nécessitant un isolement ou une quarantaine, et à la fin immédiate et permanente des détentions et des déportations.”
“Personne ne choisit de devenir réfugié,” a dit Mohammed Barry du comité Guinéens unis pour le statut pour tou-te-s, “La fermeture de la frontière est basée des considérations politiques, et non scientifiques. Nous voyons déjà que cette mesure est utilisée pour augmenter le contrôle des personnes, tout en permettant au capital de circuler librement, sans contrôle. Les seul-e-s migrant-e-s dont le gouvernement canadien veut sont ceux et celles qu’on peut facilement exploiter et déporter.”
“Chaque personne a le droit d’émigrer, le droit de résister aux déplacements forcés, et le droit de retourner dans son pays d’origine si c’est ce qu’elle choisit. Nous réclamons un statut complet pour tou-te-s les migrant-e-s au sein de l’état canadien, et appelons à l’entraide à l’échelle mondiale, au delà des frontières coloniales.” a déclaré Arteaga.