Contexte
L’État canadien tente de fermer davantage les frontières du Canada pour les dépossédé-es en particulier celles et ceux qui arrivent par les États-Unis.
L’ancien flic Bill Blair, actuellement « Ministre de la sécurité frontalière », tente de convaincre les autorités américaines de modifier l’Entente sur les tiers pays sûrs pour qu’elle s’étende à toute la longueur de la frontière. Si Blair réussit, les personnes qui traversent la frontière entre les postes-frontières officiels ne pourront plus faire une demande d’asile. Au lieu de cela, elles se feront retournées de force aux États-Unis, tout comme les personnes qui arrivent aux postes-frontières réguliers depuis l’entrée en vigueur de l’Entente sur les tiers pays sûrs en 2004. Les États-Unis n’ont pas encore accepté d’entamer des négociations en vue de la réouverture de l’Entente, mais pourraient le faire à tout moment.
En outre, la semaine dernière, des modifications juridiques ont été proposées qui, entre autres, interdisent aux personnes de demander l’asile au Canada si elles en avaient déjà fait une dans certains autres pays – actuellement les États-Unis, l’Angleterre, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Si le projet de loi est adopté, cela fermerait la porte à des milliers de personnes. Les modifications proposées ont été enterrées dans le projet de loi budgétaire, C-97.
Pourquoi il faut s’y opposer
Sous la pression du populisme de droite qui gouverne actuellement l’Ontario, le Québec, et désormais l’Alberta, Trudeau, juste deux ans après son tweet #bienvenueauCanada, se joint à Trump pour exclure celles et ceux pour qui chez-soi est devenu invivable. La rhétorique utilisée pour justifier ces fermetures («réfugiés légitimes», «processus établi» vs «immigration illégale», «flot de demandeurs,», «enliser le système de protection des réfugiés du Canada», «sauteurs de file d’attente», «marchandage d’asile») est trompeur, insultant, dangereux et nuit de manière immédiate aux personnes faisant face au racisme au quotidien.
Ensemble, ces deux changements renforceront le mur frontalier virtuel du Canada. Si nous permettons à l’un ou l’autre à passer, des milliers de personnes seront empêchées de rechercher la sécurité, seront déportées, séparées de leur famille et forcées de vivre sans papiers et dans la précarité.
Ni le changement proposé par le projet de loi C-97 ni l’Entente sur les tiers pays sûrs étendue n’empêcheront les gens de franchir la frontière. Les gens continueront à passer, mais avec plus de danger, plus de risques de se faire exploiter, une plus grande vulnérabilité, et moins de dignité. Parce que globalement, les gens sont dépossédé-e-s et déplacé-e-s et ont besoin d’un endroit où habiter; parce que les États-Unis n’est pas un pays sûr pour les migrant-e-s.
Appel urgent à la solidarité : semaines d’action
23 au 30 avril. Solidarité sans frontières presse tout le monde à prendre action immédiatement contre les dispositions anti-immigrant-e-s du projet de loi C-97. Bien que le temps que nous ayons pour agir soit incertain, la situation est urgente. De nombreux groupes demandent déjà aux membres de la communauté d’exercer une pression maximale (appels / courriels / visites / piquetages / occupations) sur les député-e-s libéraux afin qu’ils et elles s’opposent à ces articles du projet de loi C-97 (une liste des députés est disponible ici: http://www.noscommunes.ca/parliamentarians/fr/members).
**Contactez-nous à solidaritesansfrontieres@gmail.com si vous voulez nous laisser savoir ce que vous faites ou si vous voulez avoir accès à du matériel que nous rassemblons (information détaillée, images, idées d’actions)
20 au 27 mai. Solidarité sans frontières appelle à une semaine d’action pancanadienne pour la fin de l’Entente sur les tiers pays sûrs et pour l’ouverture des frontières.
** Contactez solidaritesansfrontieres@gmail.com pour nous informer de vos actions (à Montréal, au Québec, au Canada et ailleurs) et pour avoir accès à du matériel que nous préparons.
Plus de contexte : Appel à l’action – ouvrons les frontières